Traditionnellement utilisées dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, les feuilles de Djeka (Alchornea cordifolia) sont de plus en plus populaires, notamment auprès des femmes, pour leur pouvoir nettoyant, gynécologique et « purifiant ». Mais derrière ce remède ancestral se cache une plante aux propriétés puissantes, mal encadrées et parfois risquées, surtout lorsqu’elle est utilisée sans avis médical.
Voici tout ce que vous devez vraiment savoir 🌿
En bref
Les feuilles de Djeka sont utilisées en décoction ou en bain de siège, principalement pour les soins intimes féminins.
Elles sont réputées pour leurs propriétés anti-infectieuses, cicatrisantes et nettoyantes.
Mais leur usage prolongé ou mal dosé peut causer des troubles digestifs, hépatiques ou rénaux.
Elles sont formellement déconseillées aux femmes enceintes, notamment à cause de leur potentiel abortif.
Il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant tout usage thérapeutique.
Qu’est-ce que la plante Djeka ?
Connue sous le nom botanique Alchornea cordifolia, cette plante médicinale est très répandue en Côte d’Ivoire, au Bénin ou au Togo. Elle fait partie des plantes dites “multifonctions” dans la pharmacopée africaine.
Les feuilles sont traditionnellement utilisées :
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en décoction à boire
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en bain de siège post-accouchement
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ou en vapeur vaginale
On les associe souvent au fruit à 4 côtés, aux clous de girofle, au poivre de Guinée, dans des recettes complexes transmises oralement.
Les bienfaits traditionnels rapportés
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Prévention des infections urinaires
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Nettoyage vaginal après les règles ou un accouchement
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Apaisement des douleurs menstruelles
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Aide supposée contre les kystes, fibromes, mycoses
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Effet “ventre plat” (via détox intestinale et diurétique)
🔬 Plusieurs études in vitro ont montré des effets antibactériens et antifongiques modérés de l’Alchornea cordifolia (Sofidiya et al., 2007 – PubMed), mais aucune donnée clinique robuste ne permet d’en valider l’usage thérapeutique sécurisé chez l’humain.
Les dangers potentiels à ne pas négliger
⚠️ Problèmes hépatiques ou rénaux
L’usage prolongé de décoctions non standardisées peut surcharger le foie et les reins, surtout si la personne est déjà fragilisée ou sous traitement.
Le Dr Saminou, urologue, met en garde contre les toxicités silencieuses liées à l’automédication par plantes (non dosées, non suivies).
⚠️ Risque abortif
Certaines femmes utilisent ces feuilles pour provoquer des saignements ou des contractions, ce qui expose à :
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des fausses couches involontaires,
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des complications gynécologiques sévères,
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des infections post-avortement.
Elles sont donc formellement interdites pendant la grossesse, même en usage externe.
⚠️ Aucun dosage précis
La posologie varie selon les traditions, sans contrôle de concentration. Deux cuillères d’une décoction peuvent contenir 5 à 10 fois la dose tolérable d’alcaloïdes ou tanins actifs, ce qui peut être toxique à long terme.
⚠️ Automédication sur des pathologies graves
Certains symptômes (douleurs pelviennes, règles irrégulières, pertes) peuvent cacher :
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une IST
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un fibrome géant
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un cancer de l’endomètre
Masquer les symptômes avec une plante retarde le diagnostic médical essentiel.
Ce qu’en disent les utilisateurs
De nombreux témoignages rapportent des effets “spectaculaires” :
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pertes vaginales réduites
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douleurs de règles soulagées
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sensation de propreté interne
Mais ces effets sont souvent temporaires et non mesurés médicalement. Ce qui fonctionne pour l’une peut aggraver la situation chez l’autre.
Qui doit éviter les feuilles de Djeka ?
🚫 Femmes enceintes ou allaitantes
🚫 Personnes avec antécédents hépatiques ou rénaux
🚫 Femmes sous traitement hormonal ou anticoagulant
🚫 Toute personne sans avis médical préalable
Les bonnes pratiques si vous souhaitez l’utiliser
✔️ Utilisez la plante sous supervision d’un praticien de santé formé à la phytothérapie
✔️ Ne dépassez jamais 3 à 5 jours de cure
✔️ Évitez de cumuler plusieurs plantes puissantes sans connaître leurs interactions
✔️ Ne buvez jamais une décoction concentrée à jeun, surtout si vous êtes fragile du foie ou de l’estomac
✔️ Écoutez votre corps : fatigue, nausées, douleurs = on arrête
Vers une médecine intégrative et responsable
Les feuilles de Djeka témoignent de la richesse incroyable des pharmacopées africaines. Mais cette richesse doit s’accompagner :
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de prudence scientifique,
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de régulation phytothérapeutique,
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et d’un dialogue entre médecine traditionnelle et médecine moderne.
Se soigner naturellement, oui. Mais jamais au détriment de sa santé réelle.
Article mis à jour il y a 8 mois by Lucie Pedretti