Votre crème hydratante sent bon ? Votre shampoing aussi ? Il est probable qu’ils contiennent un ingrédient discret mais omniprésent dans l’univers des cosmétiques : l’Alpha-Isomethyl Ionone. Derrière ce nom compliqué se cache une molécule parfumante, aujourd’hui pointée du doigt par certains dermatologues et associations de consommateurs.
Mais est-elle vraiment dangereuse ? Qui est concerné ? Et comment la repérer dans vos produits ?
En bref
L’Alpha-Isomethyl Ionone est un composé parfumant utilisé dans les soins cosmétiques pour ses notes florales et boisées.
Classé comme potentiel allergène cutané par l’Union Européenne, il peut provoquer des irritations ou réactions allergiques chez certaines personnes sensibles.
Il n’est ni interdit, ni considéré comme toxique, mais son usage est strictement réglementé en cosmétique.
Les personnes allergiques, à la peau sensible ou sujettes à l’eczéma de contact doivent surveiller sa présence dans les INCI.
Il n’y a pas de risque grave pour la santé générale, mais la vigilance reste de mise en cas d’exposition répétée ou de réaction cutanée.
Qu’est-ce que l’Alpha-Isomethyl Ionone, concrètement ?
Il s’agit d’un composé organique de synthèse, appartenant à la famille des cétone ionone. Il est utilisé pour reproduire une odeur florale, proche de la violette ou du bois blond, dans les parfums, lotions, crèmes, déodorants, savons…
C’est un ingrédient “de fond”, souvent invisible au nez mais structurant dans les compositions parfumées. On le retrouve dans des milliers de références, y compris de grandes marques.
Nom INCI : Alpha-Isomethyl Ionone
Rôle : agent parfumant (fragrance)
Pourquoi cet ingrédient est-il pointé du doigt ?
Ce composé a été identifié comme allergène potentiel par le SCCS (Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs), et est inscrit sur la liste des 26 allergènes réglementés par l’Union Européenne (directive 2003/15/CE).
Cela signifie qu’au-delà d’un certain seuil, sa présence doit obligatoirement être mentionnée sur l’étiquette.
👉 En cosmétique, les substances parfumantes ne sont pas toujours détaillées, sauf si elles font partie de cette liste.
Quels sont les risques connus pour la santé ?
Effets secondaires possibles :
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Irritations cutanées (rougeurs, picotements, sécheresse)
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Eczéma de contact allergique
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Sensibilisation progressive à l’ingrédient après usage prolongé
Ces effets touchent une minorité de la population, mais leur fréquence augmente avec :
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une peau déjà sensible
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l’usage prolongé de produits parfumés
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la superposition de plusieurs produits contenant la molécule
⚠️ Il n’existe actuellement aucune preuve que l’Alpha-Isomethyl Ionone est cancérigène ou perturbateur endocrinien.
Il ne s’agit donc pas d’un ingrédient “toxique” au sens fort, mais d’un facteur de risque dermatologique localisé.
Produits où l’on retrouve le plus souvent cet ingrédient
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Parfums et eaux de toilette (hommes et femmes)
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Crèmes hydratantes et laits pour le corps parfumés
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Déodorants (spray ou roll-on)
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Shampoings et après-shampoings
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Gels douche
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Produits pour bébés (moins fréquent, mais à surveiller)
📌 Il est également présent dans certains détergents parfumés (lessives, assouplissants), ce qui prolonge l’exposition indirecte.
Que dit la réglementation ?
Depuis 2005, l’Union Européenne impose que l’Alpha-Isomethyl Ionone figure dans la liste des ingrédients (INCI) si sa concentration dans le produit dépasse :
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0,001 % pour les produits non rincés (crème, déo)
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0,01 % pour les produits rincés (shampoing, gel douche)
➡️ Ces seuils sont très bas, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun risque : des personnes hypersensibles peuvent réagir à des traces bien inférieures.
Source : Règlement (CE) N° 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil
Comment savoir si vous y êtes sensible ?
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Si vous avez déjà eu une réaction après un parfum ou une crème, testez votre produit actuel : la présence d’Alpha-Isomethyl Ionone peut être en cause.
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Les tests allergologiques chez un dermatologue permettent d’identifier une éventuelle sensibilisation (patch test).
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Surveillez les mentions “sans parfum”, “hypoallergénique”, ou les produits labellisés Cosmébio / Slow Cosmétique / sans allergènes.
Astuce : adopter une routine “low fragrance”
Pour réduire le risque tout en conservant du confort :
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Préférez les huiles végétales pures pour l’hydratation (jojoba, calendula, amande douce)
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Choisissez des shampoings sans parfum de synthèse, notamment chez les marques bio ou dermo-cosmétiques (A-Derma, Jonzac, Coslys…)
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Utilisez des eaux florales (hydrolats) pour parfumer naturellement la peau ou les cheveux
Faut-il l’éviter à tout prix ?
Non, pas pour tout le monde.
Mais si vous êtes :
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sujet(te) aux allergies cutanées
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porteur(se) d’une dermatite atopique
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enceinte ou en période de forte sensibilité cutanée
…alors il est pertinent d’en limiter l’exposition, surtout dans les produits non rincés.
Le bon réflexe : lire les étiquettes, varier les routines, et revenir à des formules simples quand la peau réagit.
Article mis à jour il y a 8 mois by Lucie Pedretti